"Le patrimoine comme bien commun

Situé à 262 mètres d'altitude, cet immense belvédère déploie une vue panoramique à 360 degrés sur la ville. La plupart des visiteurs s’installent assis sur la plus large plate-forme des bunkers en direction de la vue sur la mer. Toutes les forces et générosités de la ville créent, en ce lieu d'espace public ouvert à tous, un endroit où les gens peuvent venir contempler la ville, se poser un instant devant cette ville qui grouille, ce chaos, cette odeur de pollution, ce tourisme de masse, la matière en poussière, l'horizon au loin et penser. La muséification du site n’aura rien enlevé de sa valeur de bien commun, peut-être parce que le travail des archéologues, en bien des points de fondement du projet, a permis ici d’élargir la notion de patrimoine à des vestiges généralement peu considérés et intimement liés à la mémoire encore vivante du lieu. Les fouilles archéologiques, menées en amont et pendant les 6 mois du chantier d’aménagement, ont révélé des éléments inattendus enfouis dans les décombres par exemple des restes de la couche de la ville informelle installée dans les années 1960, des maisons démolies à l’approche des jeux olympiques de 1992. Tout est rempli de ces vestiges d'habitations. « Très surpris, beaucoup d'entre nous se sont alors rendus compte que oui il fallait récupérer ces éléments. »1 dévoile l'archéologue du musée, Carme Miro, « je pense que les voisins eux l'ont toujours su. », poursuit-elle au sujet de la présence de ces vestiges."

1 MIRO Carme, Entretien avec la responsable du Plan Archéologique et Urbain de Barcelone du MUHBA (Museu d’Història de Barcelona, Musée d'Histoire de Barcelone), Barcelone, 15 avril 2014.

Extrait 

La réhabilitation du Turo de la Rovira a été lancée grâce à la très forte implication des habitants et volontaires venus du quartier et d'ailleurs en Europe. Aujourd'hui, le Turo de la Rovira est un lieu pédagogique tel un musée, mais aussi un lieu de rencontre qui attire habitants et touristes de Barcelone.